Chez Ryuuga

[Désolé, c'est court ^^'.]

David se laissa entrainer, tout en surveillant du coin de l’œil quelques personnes, malgré ce que Ryuuga lui avait assuré. Puis, ils entrèrent dans l’immeuble où il habitait. C’était différent d’où il habitait, très différent. C’était un exploit vivre ici, David n’en serait jamais capable. Et pourtant, Ryuuga le faisait, et cela ne semblait pas le déranger. Juste pour ça, il méritait une médaille. Ils passèrent devant un clochard, qui interpella Ryuuga. Enfin, interpeller… Il ne connaissait même pas son nom. Une vraie loque humaine… Il ne sait même pas comment Ryuuga s’appelle, il doit passer toute ses journées à boire et à dormir, et il ose lui parler! Le clochard indiqua un paquet, que l’ange s’empressa de prendre. Peut-être l’attendait-il, ce fameux paquet, qui, une fois déballer, révéla un livre. Il était écrit en une langue étrange, David n’aurait su nommer laquelle, mais Ryuuga semblait le savoir.

Puis, ils arrivèrent à son appartement. Là encore, c’était bien différent du sien, mais ce n’était pas si pire. Peut-être un peu en désordre, mais Ryuuga s’activait déjà pour tout ranger. Il finit assez rapidement, puis il lui annonça qu’il allait prendre une douche, comme David l’avait fait un peu plus tôt.

« Prend ton temps. »

Et Ryuuga disparut dans la salle de bain. Il observa la porte se refermer, et la fixa un court instant. Puis, son regard se promena sur l’appartement. Rangé, il paraissait beaucoup plus spacieux. Pourtant, pour David, ce n’était pas un endroit convenable pour Ryuuga. Bien sur, peut-être que celui-ci ne serait pas de son avis, mais c’était quand même ce qu’il pensait, et ça ne changerait pas. Il devrait plutôt vivre… Chez moi. Cette pensée le fit sourire. Depuis quand voulait-il héberger quelqu’un chez lui? Depuis qu’il l’avait rencontré, évidemment. Il avait le sentiment que Ryuuga allait changer sa vie, pour le meilleur.

Il commença par faire le tour de l’appartement. Il ouvrit le frigo, rien que pour vérifier que Ryuuga avait quelque chose à se mettre dans le ventre chaque jour. Il observa la montagne de gâteaux et autre sucrerie qui se trouvaient dans le frigo. Cela le fit sourire. Ryuuga avait encore des goûts d’enfants, malgré son âge! C’était touchant et mignon. Puis, David se retourna, se coucha sur le lit de Ryuuga, et fixa le plafond. Il écoutait le bruit monotone de l’eau qui provenait de la salle de bain, tout en se demandant si, en ce moment, son nouvel ami pensait à lui. S’il avait hâte de sortir de là pour le revoir ou pour passer du temps avec lui. David ferma les yeux, et l’image du livre que Ryuuga avait déballé revint à son esprit. Il l’intriguait. David rouvrit les yeux et tourna la tête. Il lui semblait que Ryuuga l’avait mit dans la bibliothèque. Le jeune homme se leva et alla devant le meuble. Il eut le souffle coupé : Ryuuga possédait tellement de livres! Plus qu’il n’en avait jamais lu dans sa vie, plus qu’il en avait sûrement dans une bibliothèque (Quoique il ne pouvait pas savoir, il n’allait jamais dans les bibliothèques). Il les effleura de la main, et en choisit un au hasard. C’était un livre bleu et noir, avec les mêmes écritures étranges qu’il avait vu sur l’autre livre. David l’ouvrit, et parcouru rapidement les deux-cent pages; il n’en comprit pas une seule. Cependant, grâce à quelques illustrations, David comprit que ce livre traitait des anges. Le jeune chasseur le replaça, puis se mit à la recherche d’un livre qu’il pourrait comprendre. Après quelques secondes, David en trouva un; Le chemin du Paradis et de l’Enfer. Il semblait vieux, et pour cette raison, il le manipula avec précaution. Il ne voudrait pas que Ryuuga se fâche contre lui pour avoir brisé un de ses livres. David commença sa lecture sans grand enthousiasme, mais il fut vite passionné par les mots qui défilaient sous ses yeux. Il était totalement absorbé dans sa lecture, et, pour cette raison, il n’entendit pas Ryuuga sortir de la salle de bain.

«Tu peux le prendre avec toi si tu veux.»

David sursauta en silence. Il n’avait vraiment pas entendu Ryuuga sortir de la salle de bain. Combien de temps s’était-il écouté depuis qu’il avait commencé sa lecture? Il n’aurait pu le dire. Mais ce n’était plus important, puisque maintenant, Ryuuga était là.

« Eh? Oh, c’est gentil… »

Il reprit calmement ses esprits en l’écoutant parler. Il avait tellement une belle voix. Ryuuga lui proposa de lui traduire tous les livres qu’il souhaiterait lire, qui était en langue démoniaque ou angélique. Il ne savait pas trop quoi répondre à cette offre. Il n’aimait pas les livres, il n’aimait pas lire, mais il aimait Ryuuga. Il y avait donc là une possibilité très intéressante pour David, possibilité qui lui permettrait de se frayer une place jusqu’à son cœur. David sourit donc à Ryuuga, avant de répondre :

« Tu es très généreux envers moi, Ryuuga. On ne s’est rencontré qu’hier et tu es déjà prêt à me prêter des objets qui te tiennent beaucoup à cœur. »

Il fit une pause, puis David retourna sa tête, et fixa une fenêtre. Il ne voulait pas croiser le regard de Ryuuga pendant qu’il allait parler. Peut-être parce qu’il n’en avait pas le courage simplement.

« Et ça me touche. Mais… »

David sourit, mais Ryuuga ne pouvait pas le voir. Il allait mettre son idée à l’œuvre.

« Je ne suis pas tellement un grand lecteur. Je n’arrive jamais à finir un livre. Ce que j’aurai besoin, c’est que quelqu’un qui me lirait le livre à voix haute. Comme les parents font avec les enfants le soir! Mais, bien sur… »

Il arrêta de parler, rien que pour faire durer le suspense. David voulait que le jeune homme proche de lui soit pendu à ses lèvres, et, par-dessus tout, il voulait qu’il accepte la proposition qu’il allait lui faire dans quelques secondes. C’était une entreprise risquée lui demander cela, il y avait beaucoup de chance qu’il refuse, mais David sentait qu’il devait essayer. Ryuuga était quelqu’un d’assez patient et gentil pour accepter sa demande. En fait, il semblait avoir toutes les qualités possibles! C’était incroyable, mais c’était vrai.

« Il faudrait quelqu’un d’assez patient et dévoué pour faire ça. »

David sentit une bouffée de courage montée en lui. Il retourna sa tête, et fixa Ryuuga dans les yeux.

« Quelqu’un comme toi, Ryuuga. »

David sourit à nouveau. Instinctivement, sa main libre se leva et se glissa sur le visage de l’ange. Du bout des doigts, il le caressa. Le chasseur ne savait pas comment il prendrait ce geste, mais il attendait avec impatience la suite. Une vague d’adrénaline lui parcourait le corps. Il la laissa aller, mais ne réagit pas. Il ne voulait pas briser ce moment, il ne voulait pas quitter les yeux de Ryuuga, mais surtout, il ne voulait pas arrêter de caresser son visage. Sa peau était tellement douce et soyeuse, David n’en revenait pas. C’était bel et bien la première fois qu’il touchait un ange ainsi, et il ne put s’empêcher de se demander si chacun d’eux étaient aussi séduisant que celui qui se tenait devant lui.

« Tu voudrais bien? Je comprendrais si tu refuserais, ça te prendrais beaucoup de temps et d’énergie que tu n’as peut-être pas. »

David, sans même regarder, déposa le livre dans la bibliothèque. Il se fichait complètement du livre maintenant. Maintenant qu’il avait sa seconde main libre, il pouvait passer son bras autour de la taille de Ryuuga, et de l’approcher contre lui. Pas trop, sinon il ne pourrait plus continuer à se baigner dans la mer noire de ses yeux. Mais il la quitta bien vite, parce qu’il remarqua que Ryuuga s’était changé. Et puis, il sentait bon. Très bon. Une odeur attirante, que David pourrait respirer tout la journée. Il se décida finalement à le coller complètement contre lui, en ôtant sa première main de son visage pour la glisser, elle aussi, à sa taille. Le jeune homme appuya son visage dans les cheveux de Ryuuga. Eux aussi sentaient bons, probablement son shampooing. Il ferma les yeux, se laissant doucement bercer par le moment. Cet élan de tendresse et de courage c’était transformé en véritable scène romantique.

Les minutes s’écoulaient, mais David ne s’en rendaient pas compte. Le moment était trop parfait pour cela : il ne songeait à rien, mis-à-part l’ange entre ses bras, et aux paroles qu’il avait prononcé. Cet ange, qu’il chérirait plus que tout, jusqu’à un niveau qu’il ne pouvait pas encore imaginer. Un niveau haut, lointain, mais tout aussi charmant. Et à ses paroles : Tout ce que tu voudras. Tout ce qu’il voudrait? Il voudrait des millions de choses, mais il n’avait pas besoin de ces choses. Ce n’était plus important, en cet instant, cette seconde, les biens matériels et l’argent. Non, ce n’était plus important d’accomplir ses contrats à la perfection, d’échapper à la police, même la mort lui semblait insignifiante. Elle arrivait pour tout le monde, non? Alors pourquoi s’en préoccuper? Pourquoi se préoccuper de quelque chose d’aussi futile lorsqu’on tient celui qu’on aime entre ses bras? Le ciel aurait pu tomber, les mers monter et engloutir les cités, il s’en fichait. Tant que Ryuuga était bien et qu’il était heureux, alors la terre continuerait de tourner. Pourtant, un son le fit sortir de sa torpeur. C’était un son grave, et très lointain. David y prêta attention, et aussitôt, le son devint plus fort. Il prit un peu de temps à le reconnaitre : c’était le fameux bruit que faisait une de ces vieilles horloges pour indiquer midi ou minuit. Dans ce cas, c’était midi. Comment avait-il pu se passer deux heures en si peu de temps? David releva la tête. Il avait l’impression de se réveiller d’un fabuleux rêve. Il remarqua alors que quelques livres virevoltaient autour d’eux. Il a dit qu’il contrôlait mal son pouvoir quand ses sentiments sont trop forts… C’est moi qui ai provoqué cette réaction? Étrangement, cette perspective le rassura. Ryuuga avait probablement sentit, lui aussi, l’intensité et la douceur qui s’entremêlaient pour former le moment qu’ils venaient de vire. Oui, au passé, il était finit maintenant. David voulait emmener Ryuuga au restaurant. Maintenant, c’était cette idée qui lui accaparait l’esprit. Doucement, il retira ses bras de la taille de l’ange, et le décolla un peu.

« Il est midi… » Dit-il comme pour expliquer son geste.

Le regard de David se plongea à nouveau dans la bibliothèque. Il aurait pu la remercier (S’il était assez fou pour parler aux objets, ce qu’il n’était pas) car c’était grâce à elle qu’il avait vécu ce moment. Et puis, maintenant, il avait quelque chose de beaucoup plus précieux qu’un simple souvenir! Ryuuga avait accepté de lui faire la lecture! En y pensant, il sentit une bouffée de joie monter en lui, même s’il se demandait s’il allait vraiment prêter attention à ce que disait le livre. Non, David risquerait surement d’observer le beau visage de Ryuuga parler. Peut-être n’écouterait-il absolument rien, et ne se rappellerait même pas du titre. C’était un peu égoïste, certes, mais qui le saurait?

« Je t’ai dit que je te payerai le resto pour ce midi, et ça tient toujours… »

Il retint son souffle. Cela ressemblait presque à un rendez-vous galant! Mais non, non, il ne fallait pas que Ryuuga voit cela de cet angle de vue! David n’oserait jamais la deuxième journée! Oserait-il…? Peut-être. C’était très plausible, même, en y pensant. Ryuuga était quelqu’un de tellement spécial, David voulait absolument que ça marche entre eux. Mais s’il allait trop vite? Ne venait-il pas juste de le prendre dans ses bras? Peut-être que son très cher ange le prendrait mal et aurait peur. Ce n’était pas l’habitude à David non plus, de vouloir sauter aussi rapidement dans une relation. Ça lui faisait un peu peur aussi, il devait bien se l’avouer. Mais le jeu en valait la chandelle, même si c’était un jeu de roulette russe. Un peu intimidé par ses propres pensées, il regarda autour de lui. David remarqua alors les cristaux posés devant les fenêtres. Il n’en avait jamais vu de tel, et il se doutait bien que ce n’était certainement pas juste une décoration. Oubliant un instant son idée de diner, il s’approcha d’une fenêtre pour les observer de plus près. Ils étaient magnifiques, mais David n’osa pas y toucher. C’était mieux ainsi, surtout si c’était une sorte d’objet magique! Tout en les regardant, le chasseur demanda :

« À quoi servent tous ces cristaux Ryuuga? »

Il ajouta, par la suite, sur un ton plus humoristique (Mais nullement moqueur, il n’oserait jamais):

« Aurais-tu peur que de vilains esprits viennent te dévorer pendant ton sommeil? »

Bien sur, il aurait pu rajouter : Je les comprendrais, les esprits, s’ils s’attaquaient à toi. À ce que j’ai entendu, ils choisissent toujours les beaux jeunes gens intelligents et attirants. Moi aussi, si j’étais un esprit, je te prendrais comme cible! Ah, pourquoi es-tu si parfais Ryuuga? Où as-tu donc caché tous tes défauts? Non, pas sous ton lit, où se tapi habituellement tous les monstres de l’esprit, j’ai déjà vérifié.